On dit que ce qui ne nous tue pas nous rends plus fort...Moi,je n'en suis pas convaincu. Passer les grilles de la fac est
devenu une blessure quotidienne et chaque jours,j'en deviens plus affaibli.
Je baisse finalement les yeux,fini les provocations,je n'en suis plus capable. Une boule dans l'estomac menace de me broyer un
peu plus à mesure que j'avance,mes pas me portent sans grande volonté...
Les rires ne m'arrêtent plus,les rumeurs ce sont propagées tellement vite,mes amis ont lâchés ma main peu à peu. Je ne dois
pas les regarder,je n'en ai pas le droit,je ne veux pas les salir,je me sens tellement sale...Tellement seul.
Je file,je cours,j'ai appris à me protéger,j'ai eu deux mois pour y arriver...
J'ai Philo en première heure,je n'irai pas,je ne peu pas argumenter sur « la connaissance de la vérité qui peut ou non
conduire au bonheur »,je connais déjà la réponse à cette question.
Si seulement j'avais su...Je serai heureux aujourd'hui,tu ne m'aurais pas détruit,tu ne serai pas parti avec ton magnifique
sourire de victoire aux lèvres.
Je sais ou je vais,comme quand je veux oublier que tu existe quelques part,je vais là ou je suis libre. Le chemin me semble
long,je suis fatigué et je tombe a genoux quand enfin j'arrive là ou j'aimerai m'envoler. De la haut,je me cache de leurs yeux,de leurs rictus de dégoût et de leurs
pitié...
Je m'imagine que je suis quelqu'un d'autre,que je n'ai jamais été qu'un pantin entre tes mains,que tu ne m'as pas manipulé
comme tu l'aurais fais d'un ours au bout d'un bâton. J'imagine ce qu'aurait été ma vie si,ce soir là,je t'avais repoussé,si tu n'avais pas lu la solitude dans mes yeux faisant de moi une proie
idéal,m'emprisonnant dans ton sourire.
Je me sens partir...Je sombre,je sais que si je n'ouvre pas les yeux,je m'endormirai comme une merde,contre un mur,en pensant
à toi que j'aime,que je hais tellement...
Je te vois déjà dans les effluves de mon rêve empoisonné...Je reviens doucement un an en arrière,le jour ou j'ai eu le malheur
d'imaginer que ta main me sauverait...
« -Je suis désolé Eden,toute mes condoléances. Si ta mère et toi ayez besoin de quoi que ce
sois...Blablabla...
Ça fais un moment que je n'écoute plus,que j'ai décroché,je suis fatigué...Vraiment las d'entendre des discours
hypocrites depuis qu'il est parti.... Aujourd'hui ,cela fait déjà un an et les discours n'ont pas changés. Aujourd'hui,j'ai 20 ans,c'est mon anniversaire...ça aurait du être aussi le
sien.
Je devrais sortir,même si je me sens vide,même si mes yeux ne montrent de moi qu'une carcasse sans vie , j'ai 20 ans
mais ,sans lui, je pourrais aussi bien en avoir 50...
Et alors qu'une partie de mon être me manque,je passe cette porte,la musique me vrille les tympans,la piste de danse
est noire de monde,noire comme mon cœur...Je prendrais un bain de foule plus tard,quand mon esprit sera embrumé par l'alcool. Comme d'habitude,je me dirige vers le bar,j'ai soif de
vie...
Je ne vois rien,ni personne,j'avance juste sans savoir ou je vais. Pour la première fois je lève les yeux et je te
vois...Je ne te connais pas mais tu me souris,depuis combien de temps me regardes-tu?Pourquoi?J'aime ton sourire... Tes lèvres remues mais je ne t‘entends
pas...
je me rapproche et ta main tendue m‘apaise déjà. Qui es-tu...Sans m‘en rendre compte,mes larmes dessinent un sillon
humide sur mes joues rougies par le froid de dehors,par la chaleur de dedans...Les as-tu vu mes peines,de là ou tu te trouve?Je peux lire sur tes lèvres roses un mot,un seul...Celui qui me fera
sombrer davantage,même si je ne le sais pas encore...
-VIENS... »
-Eh...Reveille toi,qu'est-ce que tu fais là,tu vas attrapé froid ici
Je ne connais pas cette voix,elle est douce...J'imagine que c'est probablement celle d'un ange,qui d'autre qu'un ange oserai
me parler?Peu à peu mon rêve s‘évapore,j'entrevois le Paradis,je l'imagine...Pour la première fois depuis 2 mois,je souris...
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